Audrey LUCET

Chère Sœur.
Dans ma vie tu m’as fait pleurer deux fois :
Une fois quand tu as débarqué dans ma vie, je n’étais alors plus l’enfant unique de la famille.
Et la deuxième, en nous quittant tristement …
Tu es née dans la Loire à Saint Chamond et puisque je suis né dans le Rhône à Lyon.
Tout nous opposait du début.
Non pas, à cause de cette anecdote, parce que nous étions petits, mais comme beaucoup
de frère et sœur, nous nous sommes beaucoup chamaillés.
Avec le temps, j’ai appris que plus les fratries se chamaillent, plus elles s’aiment en grandissant.
Mais nous avions quand même une certaine complicité pour faire des bêtises.
Je ne me souviens plus trop de celles de Menton, mais des moments de complicité sur la plage,
au bord de la mer, ça c’est certain.
C’est de retour dans le Rhône à Saint Priest, que nous avons dû faire la plus grosse bêtise,
quand on a fait croire à maman, que tu étais passée par la fenêtre de la cuisine
de l’appartement, du 7ème étage, alors que tu étais cachée sous la table de la cuisine.
Puis changement de métier pour les parents direction Neuville/Saône.
je suis devenu adolescent, j’avais mes copains, tu avais les tiens.
J’ai fait une filière technique, tu as fait du droit, mais toi comme moi,
on a réussi notre entrée dans la vie active grâce à l’éducation de papa et maman.
Notre vie d’adulte a été parsemée d’embuches, mais toujours avec le sourire tu négociais les virages.
Moi rangé, pépère, à la maison, j’étais admiratif de ton éternelle jeunesse.
Avec ce « pépère », tu n’hésitais pas à discuter avec moi par message,
des soirées entières pour écouter mes conseils de grand frère.
J’écoutais toutes tes tourmentes, sur tes copains, tes copines, ta religion, ton travail.
Dernièrement, je ne sais pas si c’est de la bêtise ou de la complicité,
mais pour toi, j’ai même été jusqu’à traverser la frontière Italienne en prenant des risques
pour mon couple, pour mon intégrité de citoyen et être pris pour un passeur,
en allant chercher celui que tu aimais.
Je l’ai fait avec le cœur, sans réfléchir, mais c’était la bonne décision, c’est sûr.
Te voir heureuse dans ses bras, c’était le plus beau cadeau.
Aujourd’hui je pleure, parce que mon rôle de grand frère s’est éteint avec toi.
Certes je suis de nouveau l’enfant unique, mais tu vas me manquer.

« On aura beau fouiller les plus vieux dictionnaires
Posséder le plus vaste des vocabulaires
Décortiquer Baudelaire, jusque sous Terre
Jusqu'à son dernier vers
Il n'y a pas de mot, pas de manière…»
Oui, Pas de mot…
Lynda LEMAY a cherché partout et il n’y a pas de mot pour décrire la douleur que l’on ressent quand une personne part et qu’elle n’est pas rendue au bout de son âge, quand ça ne suit pas l’ordre des choses…
Pas de mot pour définir cet instant qui se fige à l’annonce de la maladie et ce temps qui s’accélère brusquement avec son évolution si rapide… cruel paradoxe qui nous trouble, qui nous chamboule, qui nous meurtrit… Et même si on s’y attend : ça fait mal.
Depuis la mort de mon père, je sais que tu n’es pas loin, juste passée dans la pièce d’à côté, dans ce monde plus grand, dans cet espace mystérieux qui lie le ciel et la terre, cet espace que je nourris d’amour, de paix et de conviction profonde, l’essence de ma Foi avec un grand F. Maintenant tu sais…
Nous étions chacune avec notre Dieu des artisanes de Paix, des guerrières de lumière et je suis convaincue que si Allah t’a rappelé à lui c’est qu’il avait besoin de toi à ses côtés pour insuffler ta tolérance, ton humanité aux dirigeants de ce monde et mettre fin à au racisme, aux guerres et aux massacres en tous genres : Telle était/est ta mission. Je sais que de là où tu es, tu vas poursuivre ton œuvre et compte sur moi pour perpétuer ta mémoire et unir nos convictions.
On m’a orienté vers des SOURATES de circonstance et voici celles que j’ai choisi :
« Ô âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée.
Entre parmi Mes Serviteurs et entre dans Mon Paradis.
Seigneur, Reçois-la avec bonté, Toi qui connais les secrets des cœurs, Entoure-la de Ta paix, de Ta lumière, de Ta miséricorde.
Pardonne-lui, élève-la, aime-la. » AMINE
J’unie aux SOURATES une prière de St Françoise d’assise que j’affectionne particulièrement et qui nous ressemble :
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
AMEN
Audrey, ma chère belle-sœur, témoin de mariage de ton frère, unique tante de mes enfants, marraine de mon ainée, te voilà descendu du train de notre vie et tu vas beaucoup nous manquer. Je garderai en mémoire ta détermination, ta combativité et la positivité que tu as su garder jusqu’au bout, ta joie de vivre, ton militantisme, ton humanisme. Mais tu resteras à jamais pour moi le symbole de l’éternelle jeunesse. Je terminerai en reprenant à mon compte quelques mots de Grégoire.
« Je voulais te dire que j'étais fière
D'avoir été au moins un jour
Un peu ton amie et ta sœur
Même si la vie a ses détours
J'aurais aimé tenir ta main un peu plus longtemps…
J'aurais aimé que mon chagrin ne dure qu'un instant
Et tu sais, j'espère au moins que tu m'entends »

Le ciel a gagné une bien belle Etoile, la plus belle. Repose en Paix Audrey.

Toutes nos condoléances de la part des collaborateurs AVA6 à toute la famille

Nos pensées vous accompagnent dans ces moments difficiles

En souvenir de ces Avabreak ou nous mettions le travail de coté pour mieux se connaitre et
de ces journées au bureau, parfois difficile mais toujours dans la bienveillance.

Repose en paix Audrey

Emma Racine, Maude Cortot, David Perez, Fred Verriere, Gregory Longueville, Sylvain Manigault, Maxime Buisson, Pierre Henri Morel, Edouard Nolf, Laurent Persat, Sebastien Aubertel,
Gwendoline Marshall, Amandine Ba, Jeremy Ducommun, Adrien Lerayer, Pascale Bonnet, Lucas Socool, Frédéric Albera, Yoann Guillard, Pierre Pascal Herraiz, Noemie Potiron, Marianne Avrain,
Mathilde Chrétien